LE MONDE À L'ENVERS

Prix: 20,00 €
Référence: 9782357673496
Le Monde à l'envers de Marie-José LAPERCHE-FOURNEL

Marie-José LAPERCHE-FOURNEL

Femmes insoumises, femmes violentes, maris battus en Lorraine, au XVIIIe siècle

Dès les années 1970, étroitement liées à l’émergence du mouvement féministe se multiplient les analyses concernant les violences masculines perpétrées à l’encontre des femmes. En revanche, hier comme aujourd’hui, la violence infligée aux hommes par leurs compagnes est encore largement un sujet tabou ; occultée, niée, celle-ci est frappée d’un triple silence, celui des hommes victimes, celui des féministes, celui des sciences sociales. Aussi en dehors de quelques louables exceptions, jusqu’à l’aube du XXIe siècle, médiatiquement, les projecteurs n’ont-ils été braqués que sur les violences exercées par des hommes perçus comme dominants sur des femmes réputées vulnérables. Pourtant, quoique victimes millénaires de la violence des hommes, les femmes elles aussi peuvent être violentes, voire extrêmement violentes. Exhumées du silence des archives, quelques affaires lorraines datant du XVIIIe siècle témoignent de cette violence féminine qui sévit parfois au sein des foyers et livrent quelques portraits d’insoumises, loin de l’image complaisamment répandue dans les travaux des années soixante-dix d’épouses qui seraient de perpétuelles opprimées. Ici, les documents mobilisés sont pour l’essentiel produits par l’institution judiciaire, tant séculière (factums et procédures criminelles provenant des bailliages et de la Cour souveraine de Lorraine et Barrois) qu’ecclésiastique (demandes en séparations de corps et annulations de mariage déposées auprès de l’officialité de Toul).

Si dans un premier temps cette violence est examinée dans sa quotidienneté et sur la longue durée grâce à deux études de cas — celui de Catherine de Malclerc (1734-1752), une femme violente parce que violentée, et celui d’Anne Hachet (1747-1778), une virago qui maltraite sauvagement son conjoint et finit même par l’assassiner —, dans un second temps, le champ de l’étude ayant été élargi à d’autres cas singuliers, sont explorées les logiques de confrontation entre mari et femme, les modes d’expression et les ressorts intimes de la violence féminine, une violence socialement construite, tout en s’interrogeant, chemin faisant, sur la perception qu’ont, en ce dernier siècle de l’Ancien Régime, les contemporains de ce monde que l’on dit « à l’envers ». Une histoire, au demeurant, résolument conjointe des hommes et des femmes afin de mieux saisir la dynamique des rapports de force entre les sexes.

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Format : 16 x 24 cm / 146 pages

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L'auteure

Maître de conférences honoraire en histoire moderne, spécialiste d’histoire sociale et culturelle, Marie-José Laperche-Fournel, outre une vingtaine d'articles, est l’auteure de plusieurs ouvrages : La Population du duché de Lorraine, de 1580 à 1720 ; L'Intendance de Lorraine et Barrois à la fin du XVIIe siècle ; Scandale à la cour de Lunéville, l’affaire Alliot, 1751-1762 ; Les Gens de finance au temps du duché de Lorraine ; La Représentation du massif vosgien (1670-1870). Entre réalité et imaginaire ; La Plume et le Glaive. Les avocats nancéiens, le droit et la littérature dans la seconde moitié du XVIIIe siècle ; Histoire de vie, récit de vie. Une famille de robe nancéienne au XVIIIe siècle, les Marcol et Le Corps souffrant. Dire la maladie dans quelques écrits du for privé en Lorraine, au XVIIIe siècle.

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